Les Nations Unies lancent plusieurs projets de développement à Bossangoa
11 juillet 2023
La sous-préfecture de Bossangoa est située à 305 km de Bangui, au Nord-ouest de la République centrafricaine. Elle compte une population de 67 214 habitants.
Elle compte une population de 67 214 habitants. Elle tire son potentiel économique de l’agriculture (coton), la pèche, l’élevage et l’apiculture. La ville de Bossangoa a été fortement touchée par la crise de 2013. Elle tente de retrouver le calme malgré des poches d’insécurité.
C’est dans ce contexte qu’une visite conjointe de haut niveau a été initiée par le Gouvernement avec l’appui du système des Nations Unies. Elle a été conduite par le Premier ministre, Chef du gouvernement centrafricain, Félix Moloua, de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire Mohamed Ag Ayoya et des membres de l’Equipe pays des Nations Unies à savoir l’UNICEF, le PAM, l’UNOPS et le PNUD à Bossangoa, dans l’Ouham.
Ont également pris part à cette visite, les représentants de la BDEAC, la Banque mondiale, l’Union européenne et de la BAD.
Une chambre froide desservant huit districts sanitaires construite par l’UNICEF à Bossangoa
Le bâtiment finalisé a été remis aux autorités locales. Cette chambre servira huit districts de la région sanitaire numéro 3 pour le stockage, la conservation et la gestion des vaccins permettant la vaccination de plus de 35,000 enfants âgés entre 0 et 11 mois et 47,000 femmes enceintes à travers les huit districts de la région. La chambre froide sera accompagnée d’un véhicule réfrigérant, d’un véhicule de liaison et de deux groupes électrogènes. Le montant total du financement se chiffre à 275,400 millions de Fcfa.
D’importants avantages sont attendus de ce projet, entre autres l’amélioration du stockage, de la conservation, et de la gestion des vaccins et autres intrants de vaccination dans la région sanitaire numéro 3 ; le ravitaillement de tous les huit districts sanitaires en vaccins et autres intrants du Programme élargi de vaccination ; sans compter la réduction du délai d’approvisionnement des districts sanitaires, le rapprochement des vaccins des bénéficiaires et avec une meilleure disponibilité des vaccins au niveau des centres de vaccination.
Une maternité d’attente pour les grossesses à risque et les femmes enceintes éloignées de la ville
Les travaux de construction de la maternité d’attente de Bossangoa financée par UNICEF sont lancés le 30 juin et dureront six mois.
La construction de la maternité d’attente permettra de mettre un accent particulier sur l’accueil des femmes ayant des grossesses à haut risque et/ou vivant dans un milieu d’accès difficile et/ou insécure afin de minimiser le risque de consultation tardive pour les soins de santé maternelle et néonatale y compris la prise en charge des accouchements dystociques.
C’est aussi de disponibiliser un système de référencement du niveau communautaire vers les maternités au niveau primaire, des maternités vers celles des hôpitaux secondaires.
La maternité d’attente a la capacite de recevoir jusqu’à 40 femmes enceintes en même temps et permet de prendre en charge plus de 8 000 femmes enceintes et plus de 6 000 nouveau-nés par an. Le coût total des travaux s'élève à XAF 243,5M.
Pose de la première pierre de la réhabilitation du bâtiment de la sous-préfecture de Bossangoa
La réhabilitation du bâtiment par le PNUD comprend les travaux de construction, la dotation en système d’énergie solaire, la dotation en mobilier de bureau, la dotation en équipements bureautiques et informatiques et la formation des fonctionnaires et agents de l’Etat à l’utilisation des outils de téléconférence.
Ce sera au moins trente fonctionnaires et agents des services déconcentrés de l’Etat affectés à Bossangoa et les usagers des services publics qui sont les bénéficiaires de cet ouvrage.
Selon Barthélemy Wilikon, préfet de l'Ouham, « le redéploiement des fonctionnaires et agents de l’Etat dans la localité s’évalue à 98% aujourd’hui. Cependant, au nombre des besoins exprimés par ceux-ci, il y a le manque de local pour travailler décemment. La plupart des fonctionnaires occupent le building administratif qui n’arrive pas à les contenir ». Pour Jean Luc Stalone, « la réhabilitation du bâtiment de la sous-préfecture permettra de désengorger l’effectif du building administratif et renforcer la présence et l’autorité de l’Etat à Bossangoa en offrant un environnement et des moyens de travail pouvant assurer le fonctionnement normal des services déconcentrés de l’Etat. Il s’agira aussi de mettre les fonctionnaires et agents de l’Etat dans les conditions requises pour offrir des services aux populations ».
Le PAM mobilise les handicapés visuels et veuves autour du maraichage et le petit élevage
Le projet touche au moins 2 000 femmes et hommes aveugles et veuves. Ceux-ci mettent en œuvre des activités maraichères dans le 3ème arrondissement de Bossangoa, au quartier Mandja/Mambré.
Le projet a amélioré les conditions de vie de 1335 femmes et 665 hommes grâce au Food For Asset et soutient leur résilience, la relance économique locale, facilite l’accroissement de l’appui de la campagne vivrière, maraichère et du petit élevage dans les zones touchées au profit des petits exploitants agricoles et des ménages en situation d’insécurité alimentaire.
Outre la mobilisation des handicapés visuels et veuves, le projet permet de construire des enclos pour la protection des parcelles cultivées, récolter et vendre les produits, obtenir des papiers juridiques afin de bénéficier des formations et obtenir des kits et l’accès facile au marché.
Pour Doanga René, président des personnes aveugles de l’Ouham « c’est grâce à l’appui du Programme alimentaire mondial, PAM que son association mène les activités au profit de ses membres. L’appui du PAM s’étend entre autres à la fourniture des semences, des houes etc. Nous sommes soulagés ce 30 juin parce que le Premier ministre nous a remis une moto à trois roux qui nous permettra de transporter nos marchandises et faciliter nos déplacements. »
Les membres de la délégation ont aussi visité les stands de produits locaux réalisés par des associations avec l’appui de la MINUSCA. Ces produits comprennent des chaussures artisanales, habits, de l’huile de karité.
Il est à noter ici que les projets lancés ce 30 juin ne sont pas les seuls mis en œuvre à Bossangoa. D’autres agences des Nations Unies comme l’UNOPS, l’ONUFEMMES, la FAO et l’UNFPA mènent respectivement des activités de construction des infrastructures routières, de cohésion sociale et de consolidation de la paix, de banque de semences et transferts de cash, d’équipement des maternités en lits et médicaments et la formation du personnel soignant etc.