Le projet OSRO/CAF/006/CHC intitulé « Réponse d’urgence au renforcement des capacités de production alimentaire en faveur des ménages les plus vulnérables face au COVID-19 à Bangui est ses environs » est un élément déclencheur d’espoir au sein des communautés bénéficiaires qui ont, pour la plupart, manqué des récoltes de la campagne agricole
passée suite aux éléments qui les ont fait déplacer ou encore des effets de changement climatique rendant difficile le contrôle du calendrier agricole et la limitation de la mobilité des denrées suite à la pandémie du COVID-19.
Merveil Nganadémon, un jeune homme dans la vingtaine est membre du groupement maraîcher dénommé « Combattants de l’oisiveté et de la faim » (COF) exerçant à Soh 1 dans la commune de Bégoua, périphérie nord de la ville de Bangui. Il est le délégué technique de ce groupement, de 30 membres (dont 23 hommes et 07 femmes), créé en 2018. Il a grandi dans le milieu car ses parents étaient des maraîchers. « J’ai commencé le maraîchage en classe de CM2 en 2008 quand mes parents étaient encore vivants. Je venais apprendre en les aidant dans leurs tâches », témoigne-t-il. Faute de soutien, il arrêta ses études en classe de première « A » (Second cycle du lycée) à la mort de ses parents en vue de faire face à la vie, en pratiquant le maraîchage.
Il travaillait seul, au même titre que la plupart des maraîchers de son entourage qui étaient confrontés aux problèmes d’outillage et de semences de qualité. « Nous étions obligés de mettre nos efforts en commun pour faire face au problème d’outillage et de semences. Nous ne pouvions pas produire comme il se doit sur nos cinq planches et faire face aux besoins de notre famille. Nous avons été obligés de faire appel à des ONG », précise-t-il.
Dans le cadre de la mise en œuvre par la FAO et l’ONG partenaire Agence Humanitaire Africaine (AHA) du projet OSRO/CAF/006/CHC, le groupement COF a bénéficié des semences de concombre, gombo, tomate ainsi que des pelles, râteaux, houes Ceylan et pulvérisateurs. « Avec cet appui, il y a eu un changement dans notre condition de travail, car nous avons reçu de bonnes variétés de semences. Nous avons maintenant des solutions à nos problèmes car nos enfants peuvent avoir à manger et leur scolarité payée. Le reste nous permet de payer du fumier et d’autres produits qui nous manquaient », a confirmé Merveil.
Grâce à l’appui de ce projet, le groupement exploite maintenant sur 28 planches de 10m sur 1,20m, soit 336 m². Il produit des légumes verts tels que le concombre, le gombo, le poivron, le céleri, la tomate, la laitue et le chou. Certains de leurs produits sont déjà sur les marchés de la place.