Le conflit en Centrafrique a entrainé non seulement une crise humanitaire aux effets dévastateurs, mais également un déficit ou détérioration des capacités infrastructurelles. Seulement 2,5% des routes est asphaltée, les anciennes infrastructures n’ont pas été suffisamment réhabilitées, et le renouvellement ne suit pas le rythme de la demande impulsée notamment par l’évolution démographique et l’arrivée des différents partenaires du pays. Cette situation s’accentue au fur et à mesure qu’on s’éloigne de Bangui la capitale, dans les zones de mise en œuvre de la majorité d’activités humanitaires. Toutefois, des projets de réhabilitation des infrastructures routières ont récemment vu le jour, financés notamment par la Banque mondiale.
Des infrastructures pour plus d’efficacité
Les civils restent les principales victimes du conflit centrafricain. Un centrafricain sur quatre a dû se déplacer à la recherche d’un lieu sûr à l’intérieur ou l’extérieur du pays, tandis que 3,1 million de personnes - 63% de la population - a besoin d’assistance humanitaire et de protection. Selon la Banque Mondiale, 3,4 millions de centrafricains vivront en situation d’extrême pauvreté d’ici 2022.
Pour apporter assistance aux personnes en besoin d’une manière efficace, les humanitaires nécessitent de s’implanter physiquement dans la zone d’intervention, mais la disponibilité infrastructurelle n’est pas toujours au rendez-vous. Et en cas de disponibilité et conformément aux principes humanitaires, les humanitaires doivent établir le juste équilibre entre la nécessité d’assister et celle de ne pas compromettre l’accès aux personnes vulnérables ainsi que leur protection. L’implantation dans la zone d’intervention est un gain de temps et de ressources pour les organisations humanitaires, ce qui réduit également dans une certaine mesure les risques sécuritaires. Au moins un incident sécuritaire affecte les humanitaires tous les jours et chaque fois qu’ils sont attaqués, c’est l’assistance aux personnes les plus vulnérables qui risque d’être compromise. Entre janvier et novembre, 387 incidents ont affecté les humanitaires, dont 3 décès et 27 blessés.
Des espaces communs de travail et de logement pour les humanitaires
A partir de 2019, la Réserve Civile Suédoise (MSB), en collaboration avec les agences des Nations Unies PAM, HCR, OIM et UNICEF, avait commencé des travaux de construction des bureaux et logements communs à Bria, Berbérati, Bangassou and Kaga-Bandoro pour un montant total de 15 millions de dollars, dont 12 millions de contribution de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (SIDA). Au total, la communauté humanitaire bénéficie actuellement de 108 espaces de bureaux munis d’espace internet pour les visiteurs, 87 logements y compris d’urgence, et 128 m3 d’espace de stockage. Les travaux de construction ont également soutenu l’économie en sollicitant la main d’œuvre locale.